La piste des Apaches

Fondée en 2010, la Biennale de Belleville est le fruit d’une rencontre entre ce quartier de l’Est
parisien et un groupe de commissaires, de critiques d’art et d’artistes.
Jouant sur l’absence de lieu central pour en faire un de ses points de force, la Biennale de
Belleville se déploie du Pavillon carré de Baudouin au belvédère de la rue Piat, de la rue de
Belleville pour s’étirer davantage vers l’Est de Paris.
Reposant sur un principe de mixité des lieux et de variété des interventions, la Biennale allie
ainsi performances déambulatoires et expositions collectives.
Depuis deux éditions, la Biennale de Belleville dessine de nouveaux itinéraires et met en
place des manières originales d’appréhender l’art contemporain.
A cette occasion DéMarches proposera Hors-Circuits, un walkscape urbain de Pantin au Bourget en passant par Bobigny.

La Biennale de Belleville 3

Paris Art

Wall Street International

vernissage de la Biennale de Belleville by Saywho

Slash Paris

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HORS_CIRCUITS AFFICH

Un événement DéMarche

Le bâton sauvage

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Déchets de plage, coustille, gravure sur bois et stylo, beaucoup de plastique pour un hommage discret aux vieux hippies des bois et à leur bimbeloterie colorée.

Toxique, vous avez dit toxique ?

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La passerelle Julian Grimau surplombe le fleuve triste des voies de chemin de fer de la gare de triage de Drancy-Le Bourget où transitent quelques 200000 wagons par an. Bien sûr il n’existe aucun risque, tout est sous contrôle, seulement moins de 10% des wagons transportent des produits toxiques, ce qui en fait quand même 20000, 70% d’hydrocarbures (inflammables), 20% de matières toxiques, explosives, voire radioactives, 10% de chlore ou d’ammoniac. Bien sûr ce n’est pas grave que tout cela se passe en milieu urbain dit dense (environ 40000 personnes) et que le périmètre de sécurité, jamais appliqué, soit de 620 mètres après avoir été fixé dans un premier temps à 2,6 Km pour le risque mortel.
Bien sûr les incidents sont peu nombreux, déraillements de wagons transportant des matières radioactives, fuites de produits, collisions, etc… C’est sans doute ce qui explique la vitalité des associations de riverains et la fameuse absence de dialogue des autorités dites compétentes et l’absence de la moindre décision malgré l’implication d’élus locaux. Sans doute le fameux mur de l’administration.

_MG_4869_DxODonc si vous cherchez le grand frisson, passez sur la passerelle qui relie l’autoroute A86 et l’autre berge des voies, empruntez l’ancien Chemin de La Corneuve. Le spectacle pèse son pesant de produits toxiques : derrière vous le grand sarcophage de béton du tunnel autoroutier, désert, hostile, bruyant, devant vous une grande zone semi-désertique pavillonnaire et quelques cités, entre les deux un tunnel à l’air libre entièrement grillagé, hermétique, peu éclairé en nocturne (déconseillé) et le rythme lent des wagons sur les rails dans vos oreilles, le choc des accrochages, toute une ambiance sonore passionnante qui vaut bien le chant des pinsons.

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Le nom de la passerelle, en fait une rue qui se poursuit dans le tissu urbain, vient de la longue tradition des luttes ouvrières locales. Julian Grimau, militant du parti Communiste Espagnol de toujours, après avoir été agent du service de sécurité républicain à Barcelone pendant la guerre, s’exile en Amérique Latine, puis revient en France. En 1959 il est chargé de la direction du parti « intérieur », c’est à dire sur place en Espagne, où il revient clandestinement. Il y sera arrêté quelques années plus tard, sur fond de rivalités internes, torturé, défenestré, en sortira vivant malgré tout et sera finalement fusillé, malgré les nombreuses manifestations en sa faveur et un procès digne des grandes bouffonneries cruelles de l’histoire. De nombreuses rues, avenues, places portent son nom dans la « ceinture rouge » de la périphérie de Paris.

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Texte et Photos Patrick Laforet

DéRive_1

derive_1Le mur du silence, Bobigny, 5 juin 2014 © Patrick Laforet

							

Nuit Blanche 2014, Rando rive gauche

Depuis 2001, la Ville de Paris organise «Nuit blanche», chaque premier samedi d’octobre. Initiée par Jean Blaise, expert nantais en matière de tourisme culturel.

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