Des mOTs de la Côte

IMG_1119Le Buis Buxus sempervirens (L.)

 Arbuste de la famille des Buxacées, si sa vitesse de croissance est lente, elle favorise sa longévité, qui lui permet de vivre des centaines d’années. C’est une espèce thermophile, supportant bien les sols superficiels très secs, et qui recherche les sols calcaires.

En Bourgogne, c’est une espèce plus commune dans la partie sud, qui trouve sur les buttes du Mâconnais les conditions écologiques idéales pour se développer. Cet arbuste offre une résistance naturelle au brûlis en raison de son bois très dense. Il se développe en lisières des zones travaillées, car il n’est pas brouté par les animaux en raison de sa toxicité.

 

DSC02681-lightCabottes

Les différentes graphies cabottes ou cabotes, ou moins usités cabioutes, désignent un type de construction qui servaient autrefois d’abris ou de resserres aux vignerons de Côte-d’Or. La construction en pierre sèche nécessite un savoir-faire acquis par les vignerons. Les pierres assemblées les unes sur les autres s’équilibrent sans mortier. Les méthodes de construction se transmettaient de génération en génération.

Les plus habiles savaient installer des âtres, des ouvertures et parfois même ils édifiaient des coupoles pour couronner leur oeuvre.

Caudalie

Ce terme d’oenologie a pour origine le latin Cauda, qui signifie ‘queue’ ; il est le nom de la mesure de la persistance aromatique en bouche en fin de dégustation, exprimée en secondes. Un Bourgogne de qualité aura 8 ou 12 caudalies, voire plus, tandis qu’un vin court en aura 2 ou 4. Un caudalie égal une seconde. Toutefois, la perception olfactive étant différente pour chacun, les valeurs pour un vin relèvent plus d’une tendance aromatique.

CaptureLes Climats

 Le mot « climat » s’emploi à la fois pour désigner une parcelle de vigne individualisée et la production qui en est issu. L’étymologie grecque klima a pour sens « inclinaison, obliquité d’un point de la terre par rapport au soleil ». Mais, « climat » désigne aussi le lieu soumis à cette exposition. Apparu dans un écrit du XVIIè siècle, il faudra attendre le  XVIIIè siècle pour que le terme s’inscrive dans le vocabulaire viticole bourguignon.

Les climats sont des parcelles de terre, délimitées au centiare près, de superficie réduite, bénéficiant de conditions particulières, progressivement nommés depuis l’époque gallo-romaine à mesure que leur potentiel viticole a été révélé et hiérarchisé par les moines. Il existe une mosaïque de 1247 climats en Bourgogne. Ces parcelles produisent des vins dont le caractère est spécifique à chaque « Climat ».

L’inscription des Climats de Bourgogne au Patrimoine Mondial de l’UNESCO le 4 juillet 2015 est le résultat de 8 années de travail  mobilisant quelques 63 000 personnes. L’UNESCO, en prenant cette décision d’inscription, dans la catégorie des « paysages culturels », comme œuvre conjuguée de l’homme et de la nature, permet de montrer comment une activité humaine peut être source d’une culture liée à un paysage particulier. Mais elle reconnaît aussi la qualité du dossier scientifique et des outils de protection mis en place par l’ensemble des acteurs du territoire.

IMG_1121Les Clos

Il s’agit de « Climats » ceints de murs, dont la construction par les moines devait protéger la vigne des animaux. Ils attestent des propriétés foncières du Moyen-âge. Les Clos ont façonné à travers le temps les paysages de Bourgogne. Ils constituent des marqueurs forts de propriété. En effet, certains n’ont connu qu’un ou deux propriétaires.

 

 

 

 

 IMG_1154Cracos

La toponymie viticole évoque majoritairement les côteaux pierreux cultivés dès le haut Moyen Âge. Les cras ou crais désignent des parcelles pierreuses produisant des premiers crus. Les différentes graphies :  crâs , crays , criots déclinent suivant les sites une étymologie celtique désignant une colline pierreuse : cracos.

 

 

 

 

Enjambeurenjambeur Bobard

Il s’agit d’un tracteur agricole à trois ou quatre roues permettant d’enjamber 1 ou 2 rangs de vignes. Il permet de réaliser des traitements en concentrant la pulvérisation sur le feuillage, le rognage, le broyage des sarments au sol, le binage, …

Le tracteur enjambeur s’impose dans les années 60, à cette époque il remplace le cheval. En Bourgogne, l’invention est attribuée à Emile Bobard de Beaune en 1932. D’après les récits locaux, les premiers modèles apparaissent dans les vignes de Meursault en 1946 et plus tard à Auxey-Duresses en 1947. Mais suivant les régions l’invention est revendiquée entre autres, en Champagne, par Vincent Ballu  et les évolutions récentes par Jacques Kremer.

 

Les laves de Bourgogne

Les lauzes, pierres calcaires plates, appelées laves en Bourgogne, larges mais peu épaisses ces pierres sont particulièrement adaptées à la construction en pierres sèches.

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Meurgers

Dans les vignobles de Bourgogne, un murger ou meurger, mot issu du patois local et dérivant du mot gaulois morg signifiant “limite” est une épaisse muraille ou un tas de pierres parementé, qui est soit édifié en une seule fois lors du défrichement et du défonçage d’une parcelle en vue de la création d’une vigne, soit lentement constitué par l’épierrage récurrent d’une vigne existante. Ils façonnent de manière caractéristique le paysage viticole bourguignon.

 

 

 

IMG_3994Montrachet

Le Montrachet est la colline éponyme du célèbre vin. D’une altitude d’environ 250m, les sols y sont peu épais sur du calcaire avec une bande de marne rouge. Le nom est issu d’une séquence de dérivations à travers les époques: Mont Rachaz  en 1252, Mont Rachat en 1380 et Montrachat en 1473. Ces évolutions expliquent pourquoi on ne prononce le « t » de « Montrachet ». En ancien français, « la râche » était un nom de la teigne. Maladie du cuir chevelu et des poils. Les personnes atteintes devenaient quasiment chauves. Montrachet signifie  « la montagne chauve » à cause de son manque de végétation.

 

 

Obliquité

définition :  angle que fait le plan de l’équateur avec l’écliptique. Cet angle, dont l’importance est grande puisqu’il est lié aux saisons, vaut aujourd’hui 23 o 26′, mais, du fait des perturbations planétaires, c’est-à-dire des interactions gravitationnelles avec les autres planètes, il varie au cours du temps : sa diminution est de 47″ par siècle.

Plus encore que dans le substrat, La qualité d’un Climat réside non seulement dans la nature du sol, mais aussi dans l’exposition.  La pente d’une colline  exposée au levant, désigné sous le vocable de larrey, et suffisamment inclinée pour empêcher l’eau de stagner, est appropriée à la culture de la vigne.

La limite septentrionale des vignobles français suit un tracé partant des Ardennes auprès de Mézières, traverse la partie méridionale du département de l’Aisne, pour finir vers l’embouchure de la Loire. On observera que cette obliquité explique la ligne de séparation entre les régions qui produisent du vin et celles qui n’en produisent pas. Cette séparation est oblique par rapport aux parallèles de latitude, et va en s’abaissant de l’est à l’ouest. La vigne ne supporte que les climats tempérés.

Ecoutez Les-mots-du-paysage

Texte Jacques Clayssen

 

Le chant du vin

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Quitter le monde, partir à l’intérieur, descendre dans le cœur du château, dans les caves qui ont presque dix siècles d’existence, descendre dans le silence tranquille du long sommeil du vin, les bruits extérieurs disparaissent, l’odeur de la terre apparaît doucement, approcher la citerne, le cœur du cœur, le plus ancien, le plus minéral où se déploie le son cristallin de la source, de l’eau vive qui chante dans cette acoustique si particulière. Plus aucun son extérieur, seule la chanson de l’eau et cette amplitude musicale unique, le temps du cristal est venu.

Qui n’a jamais éprouvé une surprise totale en entendant chanter un verre à vin, en découvrant la vibration envoutante du banal objet quotidien dont on ne soupçonnait pas la puissance et la pureté. La marche commence donc par le chant du vin et du verre confondus, moment de simple poésie enfantine qui nous rappelle simplement la permanence de l’émerveillement, de la joie de la surprise et des premières fois.

Les verres musicaux existent depuis le 14e siècle et ont même été érigés en instrument, le verrillon, qui a fait les joies musicales de générations par sa vibration mélodieuse et la douce mélancolie de sa sonorité. L’apparition du cristal au 17e relancera le succès du verre musical, porté par Richard Puckeridge, virtuose de l’instrument et Benjamin Franklin en inventera la version définitive sous la forme de l’harmonica de verre. Depuis le verre musical reste dans la sphère des curiosités musicales et des fins de soirées arrosées. Seule la bimbeloterie newAge rend hommage aujourd’hui à cet ancêtre de la vibration, ainsi que quelques musiciens de rue.

Verrillon

Illustration par Franchino Gafori représentant le verrillon dans Theorica musicae, Milan, 1492

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Texte Patrick Laforet

Le Bâton des Lisières

Ambiance vinicole et chic pour cette Partie de Campagne bourguignonne. Un fond de vrai châtaignier autour du quel s’enroule beaucoup de métal, d’argent, de marrons terreux, un bâton tout droit sorti de la terre ancestrale du vin, un tire-bouchon minimaliste et un peu de plastique coloré pour ne pas rester trop sérieux. La plus grande partie du métal est issue de bouteilles traditionnelles et poinçonnée à la main, les lettrages sont réalisés à partir de pochoirs anciens.

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