L’aéroport de Paris le Bourget (IATA : LBG, OACI : LFPB) construit en 1914 servait à l’origine de base aérienne à l’Armée française, ensuite il fut exploité commercialement dès 1919. Il sera ensuite fermé aux vols commerciaux en 1977, puis dédié à l’aviation privée à compter de 1980.Il s’agit du plus ancien aéroport du monde encore en activité. Situé à 11 kilomètres au nord-est de Paris, LBG est le premier aéroport d’affaires d’Europe, avec ses 3 pistes, ses 75 entreprises de services aéroportuaires et aéronautiques. Des sociétés d’aviation d’affaires et de transports à la demande, ainsi que des transporteurs de fret constituent un ensemble mixant services de luxe, conteneurs et ateliers de maintenance avec un Musée de l’Air et de l’Espace. Des premiers vols de nuit en septembre 1915 à l’arrivée du Solar Impulse en juin 2011, tous les événements aéronautiques trouvent leur place au Bourget, d’autant que le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace qui ouvrira ses portes en 2015 pour sa 51e édition constitue un événement mondial pour les constructeurs. En 1969 le Concorde et le Boeing 747 feront leurs débuts au Salon du Bourget.
Un enclos historique centenaire.
De Lindbergh aux stars du showbiz en passant par les VIPs, tout le gotha fréquente les pistes de l’aéroport non-commercial du Bourget. Condensé de l’histoire de l’aviation, des pionniers aux nababs, l’aéroport a traversé les époques en préservant son âme, malgré son incontestable succès pour preuve les 55 000 mouvements d’aéronefs et plus de 100 000 passagers annuel.
Il fut le premier de France à disposer d’une véritable piste en dur, utilisable tout temps. Aussi lors de sa création en 1933, la direction de la compagnie Air France s’y implanta. Le bâtiment historique de l’aérogare, signé par l’architecte Georges Labro, date de 1935. L’édifice, décoré par le peintre Lucien Martial, est inauguré le 12 novembre 1937 lors de l’exposition internationale de Paris. Ce bâtiment rectiligne de 233 mètres de façade sera sérieusement endommagé lors des âpres combats qui s’y déroulent le jour de la Libération de Paris. Il sera reconstruit à l’identique et servira d’aéroport civil jusqu’à sa reconversion à partir de 1977 où les compagnies commencent à déménager pour s’installer à Orly, puis plus tard à Roissy. Parmi les nombreux transports très privés, retenons l’arrivée, en toute discrétion durant le mois de juin 2014, du collier de diamants jaunes que portait Audrey Hepburn dans le film « Breakfast at Tiffany’s» diffusé en France sous le titre « Diamants sur canapé », pour être exposé sur les Champs Elysées dans la boutique Tiffany. Ce diamant jaune affichait 287 carats lors de sa découverte en Afrique du Sud en 1877, avant d’être taillé à 128,54 carats. Il se classe parmi les plus grands et les plus beaux du monde, il ne fallait pas moins que l’écrin du Bourget pour l’accueillir.
Parcourir l’espace aéroportuaire ne peut laisser insensible le visiteur qui sera soumis successivement à l’émotion historique, nostalgie des machines présentées au musée ; à la curiosité suscitée par la découverte des métiers et des industries liés à l’aviation ; et à la prise de conscience de ce que représente le luxe de l’aviation privée.
Au sortir du Musée de l’Air et de l’Espace, dont la riche collection laisse toutes les générations bouche bée devant l’ingéniosité des fabricants pour faire voler ces drôles de machine, le visiteur pourra emprunter l’avenue de l’Europe. Sur l’esplanade de nombreux monuments commémoratifs célèbres les grands moments de l’histoire de l’aviation liés au Bourget. Ensuite sur cette large avenue bordée de hangars en béton armé, construits suivant les plans de l’architecte Henri Lossier, les grandes portes abritent les spécialistes de la maintenance et les experts de l’aéronautique qui disposent ainsi de 30 000m² de superficie couverte. Avec 15 mètres de haut pour 60 mètres de large, les hangars affichent sur leur fronton les noms des héros ou des sociétés qui ont écrit l’histoire de l’aviation, mais surprise, le dernier hangar signalé sur les mats tout au long de l’avenue rompt avec l’industrie et les services traditionnels offerts par l’aéroport puisqu’il s’agit de la Galerie Gagosian.
Texte et Photos Jacques Clayssen