Paysages en commun

Publiés depuis 1998, Les Carnets du paysage , fête, avec ce numéro 33, l’anniversaire des vingt ans de la revue. Dans un contexte de renouvellement des théories et des pratiques paysagères et par l’affirmation des enjeux sociaux liés à la qualité des cadres de vie, Les Carnets du paysage sont une revue de dialogue et de confrontation, de recherche et de proposition. Ils ambitionne d’être les témoins critiques de la transformation des cultures paysagères contemporaines, aussi bien sur le plan des projets que sur celui des pratiques, des expériences et des réflexions théoriques.

Lors de la présentation du numéro, à la librairie Volume le 5 juin, Jean-Marc Besse a annoncé l’exposition « Un paysage pour vivre » en octobre au Musée de la Chasse et de la Nature pour célébrer les 20 ans de la revue. Dès à présent on peut voir dans la cour du Musée l’installation « Forêts et cueillettes » de l’Atelier berlinois le balto jusque fin octobre.

La présentation

Le paysage était le grand absent des études sur le commun, de cette constatation a rappelé Jean- Marc Besse est né ce numéro. Rendant, au passage, hommage à Elinor Olstrom, prix Nobel d’économie en 2009. Décédé en 2012, si elle a travaillé sur la notion de dilemme social, à savoir les cas où la quête de l’intérêt personnel conduit à un résultat plus mauvais pour tous que celui résultant d’un autre type de comportement, elle a surtout étudié la question du dilemme social dans le domaine des ressources communes : ressources hydrauliques, forêts, pêcheries, etc.

Autre remarque à propos des paysagistes qui abordent rarement le vivant dans le paysage animé, alors que paysage est un lieu de rencontre de l’univers du vivant.

aux manettes Samuel Hoppe, puis Eugénie Denarnaud, Jean-Marc Besse et Gilles A. Tiberghien à la librairie Volume.

Gilles A. Tiberghien, pour sa part, dresse un panorama de textes publiés, attirant plus particulièrement l’attention sur le texte de Sophie Regal, dont le titre comporte le mot Noutéka. Mot créole emprunté à Texaco, livre dans lequel Jean-Luc Chamoiseau le définit ainsi  « La Noutéka est la conquête du pays pour s’approprier la terre et se forger une identité propre ». Dans son ouvrage, prix Goncourt 1992, l’auteur décrit avec précision les conditions nécessaires à l’existence d’un bien commun. Gilles A. Tiberghien a lu, in extenso, le passage devant un auditoire attentif.

Eugénie Denarnaud présente son texte issu de sa thèse en cours portant sur Anthropologie et art. « L’hypothèse de départ est de décrire à travers les jardins pirates un phénomène né dans une filiation d’un grand nombre de chercheurs, ou de théoricien qui abordent le jardin comme un lieu d’expérience alternative et sensible. Le jardin comme lieu de réinvention du monde, est abordé comme lieu de germination d’une pensée alternative. Les figures archétypales de la piraterie apportent une donnée nouvelle sur ces espaces de flous dans la ville, de délaissés, de dérive (Careri 2013), sans affectations: hétérotopies (Foucault 2009): d’abord un changement de rapport à la figure programmatique de la ville : ensuite un rapport à l’espace et au temps dans une nouvelle acception du terme u-topie, qui n’est pas un rêve mais prends corps de manière tangible dans une temporalité donnée. Le jardin pirate n’est pas seulement une métaphore. Il porte en lui la matière d’une contestation. »

Paysages en commun

Que peuvent apporter les débats sur les biens communs et le commun à la réflexion sur les paysages aujourd’hui et sur leur fabrication ?
Telles sont les questions que Les Carnets du paysage ont souhaité explorer dans ce numéro. Les enjeux sont considérables : l’hypothèse qui structure ce numéro est que le paysage non seulement relève des biens communs, mais qu’il constitue en outre un élément décisif dans la reformulation d’une écologie politique.

La question des communs

Mentionnés dans le code civil, les biens dont « l’usage est commun à tous » font l’objet de l’article 714 du Code civil français :
« Il est des choses qui n’appartiennent à personne et dont l’usage est commun à tous.
Des lois de police règlent la manière d’en jouir. »

Les res communis de l’article 714 du Code civil, étaient largement tombés en désuétude. La protection du domaine public, d’une part, et tous les monopoles d’exploitation privés d’autre part avaient occulté l’article en question. Pour compléter, on peut se référer à l’article 1128 du même code qui dispose qu’« il n’y a que les choses qui sont dans le commerce qui puissent être l’objet de convention ».

Le fondement législatif du domaine public est défini par le Code général de la propriété des personnes publiques (CG3P) dans son article L. 2111-1, issu de la jurisprudence :

« Sous réserve de dispositions législatives spéciales, le domaine public d’une personne publique mentionnée à l’article L. 1 est constitué des biens lui appartenant qui sont soit affectés à l’usage direct du public, soit affectés à un service public pourvu qu’en ce cas ils fassent l’objet d’un aménagement indispensable à l’exécution des missions de ce service public. »

Biens communs, ou communs, ces concepts ont notamment trouvé un large écho, dans les médias, grâce aux zadistes de Notre Dame des Landes. A la croisée des sciences politiques et de l’économie, les fondements en sont enracinés dans l’histoire de l’agriculture vivrière. Pour faire simple, il y avait à l’origine les terres cultivées appartenant à leurs propriétaires et le reste, à savoir les bois, les terres non exploitées, les prairies, les marais  qui constituaient les espaces communs.

La loi dite des «enclosures» en Angleterre réduira les « commons » au XVème siècle. Ce qui mit fin à ces « lieux communs » que les propriétaires confisqueront à leurs seuls profits.

En effet le terme « commons » est porteur d’un sens plus large que l’expression française « biens communaux ». Le terme anglais englobe des notions plus larges que  les ressources culturelles et naturelles accessibles à tous les membres d’une société, y compris les matériaux naturels tels que l’air, l’eau et une terre habitable, en effet ces biens communs peuvent également être compris comme des ressources naturelles que des communautés, des groupes d’utilisateurs gèrent pour un bénéfice individuel et collectif. Cela implique une variété de pratiques sociales utilisées pour un mécanisme de gouvernance.

A propos de la ZAD de NDDL

Tibo Labat et Margaux Vigne publient un texte écrit avant la décision gouvernementale de mettre fin au projet d’aéroport et d’expulser manu militari les agriculteurs et les militants présents. La donne ayant changé, une mise à jour revendicative a été distribuée lors de la présentation à la librairie, on peut y lire : « Un dernier mot. Selon nous, le commun a aussi une dimension sociale, a trait au vivre ensemble, à la prise en charge collective d’un groupe humain, des personnes et des problèmes qui le composent, quelque soit son échelle. »Pour obtenir plus d’informations contacter:  defendre.habiter@gmail.com

Loic Venance / AFP

Et maintenant ?  On ne sait pas trop où on en est maintenant. Il y a beaucoup d’épuisement et de conflits après des semaines d’expulsions et de présence policière. Mais il reste aussi pas mal de monde qui habitait déjà sur la ZAD ou qui est venu ce printemps et qui est déterminé à rester, à continuer à lutter et à construire quelque chose ici. Il y a encore des envies de garder un genre d’ensemble qui tient dans tout ça. Pour nombre d’entre nous, on veut continuer à défendre une zone où il y a de la place pour une diversité de positions sociales, de situations et d’opinions, un endroit où on est liés à d’autres luttes. Ces derniers temps, on a souvent l’impression de devoir choisir entre la peste et le choléra, mais on a encore des choses à essayer, avec tou.te.s celleux qui on envie. (sic)
Quelques occupant.e.s de la ZAD
Mai 2018

 

Les Carnets du Paysage n°33
Sommaire

Jean-Marc BessePaysages en commun
Éditorial

Usage des lieux
Alexis PernetLe paysage comme communauté de communs. Face à la chalarose du frêne, les ateliers Grand Site Marais mouillé (2015-2016)
Sarah VanuxemLes sections de commune pour la protection des paysages ? Le cas du Goudoulet, section du plateau ardéchois
Eugénie DenarnaudTanger, ou la rencontre de la société vernaculaire et de la ville mondialisée. Irréductibilité du lien à la terre
Yona FriedmanArchitecte affranchi

Éclairages
Catherine LarrèreProtection de la nature et communs : allers et retours du pays au paysage
Gilles ClémentLa peau de la Terre : un commun découpé, saisissable et soumis au marché
Joëlle ZaskHypothèses pour une écologie de la place publique démocratique
Hervé BrunonThingvellir : les plaines du Parlement islandais

Bines communs
Anne SgardEn montagne avec le paysage, un laboratoire du bien commun ?
Pierre DonadieuLa construction contemporaine des communs paysagers agriurbains : entre pragmatisme et résistance
Bénédicte GrosjeanLa huitième condition : l’imbrication. Usages du territoire dans les communs d’Elinor Ostrom
David SchalliolLa jungle de Calais

Forme d’action
Tibo Labat & Margaux VigneNotre-Dame des Landes, expériences du commun
Gabriel ChauvelFrantz Daniaud & Serge QuillyLa carrière de Fégréac
Miguel et Pablo Georgieff/atelier ColocoInviter à l’œuvre ou la mise en pratique du paysage en commun
Sophie RegalNoutéka. Habiter « la Mangrove » de Vieux-Pont

Jardins et pâturage
Hervé BrunonGuerre et paix au jardin
Pauline FrileuxLe regard mouton et la tondeuse écologique. Des troupeaux collectifs dans la ville

http://www.ecole-paysage.fr/site/publications_fr/carnets_paysage.htm

 

J’irai revoir la Normandie (1)

Giorgio Agamben suggère, dans un entretien avec Patrick Boucheron publié par Le Monde, une leçon d’histoire : « C’est l’urgence du présent qui m’oblige, note-t-il, et comme il n’y a pas d’autres voies d’accès au présent que l’archéologie, mes livres sont l’ombre portée que mon interrogation sur notre temps projette sur le passé. »

Le même Patrick Boucheron signe un texte dans le livre 1944 Paysages|Dommages, dans lequel Antoine Cardi, lui-même historien de formation et photographe publie une série de 31 images relevant d’une archéologie du présent. On notera avec intérêt que ce type de démarche s’inscrit dans un courant qui traverse les pratiques de photographes tels que Thierry Girard et Benoit Grimbert, ainsi que David Goldblatt pour l’Afrique du Sud. Alors que Stéphane Couturier et Henry Leutwyler, par exemple, sont aussi chacun dans leur registre des tenants de ce courant.

Le dispositif

La démarche d’Antoine Cardi, par l’usage d’un dispositif texte-image, construit une nouvelle image de l’absence dans l’évocation de scènes de guerre, ouvrant ainsi la perspective d’un regard renouvelé sur l’actualité de l’image. Il s’agit d’images qui présentent un état de la scène contemporaine du spectateur, par la documentation historique des légendes, des images sous-jacentes investissent le décor pour y convoquer la mémoire des disparus. Le corpus d’images présenté par l’auteur ne se réduit pas à la juxtaposition dont témoignent le contenu et sa légende. En effet, des images palimpsestes, illustrant le regard documenté du spectateur, s’imposent dans une lecture mémorielle. La photographie de la scène dénuée de toute présence humaine se peuple d’acteurs rendus invisibles par les dommages de guerre. Victimes collatérales de l’usage des armes ou des inconduites des militaires, les civils innocents paient en silence un lourd tribut aux fracas des armes.

Les photos montrent le visible, à travers des cadrages, des angles et des valeurs chromatiques conforment aux canons de la photo documentaire. Aucune dramatisation de la scène dont la plate banalité ne présente pas de signe laissant soupçonné ce que la légende va pulvériser. Strictement factuelles ces légendes renseignent les actions destructrices, les causes et leurs effets, ainsi que la comptabilité morbide des dégâts humains.

Un procédé du tressage du décor dans son actualité et de la légende historicisant l’action qui s’y est déroulé fabrique une troisième image dans laquelle l’absence prend corps. Dans ces paysages de nouvelles perceptions s’ajoutent ici aux lieux, mémoires historiques qui se mêlent et agissent dans l’image, à plusieurs niveaux. Le paysage se décrypte dès lors comme des strates actives, lieu de mémoire qui semble vivre des présences qui l’ont habité soixante-quatorze ans auparavant. Le lieu et le temps se collisionnent dans ce paysage normand, incitant le spectateur à pénétrer les arcanes de l’image.

Paysages d’hommages

Comme le titre en livre l’indice, la question de la commémoration est clairement posée.
Le photographe, historien de formation rappelons le, place son projet sous le régime d’une réévaluation de la présentation officielle du débarquement de Normandie en 1944. Sur un périmètre englobant les plages du débarquement, Antoine Cardi identifie des lieux où périrent de nombreuses victimes civiles, non pas seulement sous les balles ennemis, mais sous les chapelets de bombes alliées. Depuis peu, les brochures relatant les faits mentionnent les pertes civiles, ainsi que les exactions de soldats, réputés à tort comme le fait de noirs-américains. « Les Normands, on l’ignore souvent, payèrent aussi un très lourd tribut dans ces terribles combats. » peut-on lire dans le programme du D-Day Festival 2018.

Si la Normandie est riche en monuments commémoratifs des batailles du débarquement, les souffrances endurées par les populations civiles étaient peu documentées, sinon sur les dégâts immobiliers et patrimoniaux. Freud dans les Cinq leçons de psychanalyse note que « les hystériques souffrent de réminiscences », leurs symptômes  seraient les résidus et les symboles d’éléments traumatiques. Le psychanalyste s’appuiera pour sa démonstration sur la ville de Londres, expliquant que les monuments sont des symboles commémoratifs, à l’instar des symptômes hystériques. Il considère la familiarité du citadin avec la nature spécifiquement mnémotechnique des monuments de la ville comme un analogon de l’état pathologique, note Joseph Rykwert dans Le rituel et l’hystérie.

Faut-il suivre Freud dans son analyse ? L’histoire des villes et leurs rituels semblent démontrer le contraire. L’attachement à son environnement permet de réguler ses émotions à travers des moments et des actes rituels favorisant la verbalisation.

En ce qui concerne les territoires du Débarquement alliés de 1944, les monuments et cimetières militaires à la mémoire des soldats morts pour la France entretiennent l’histoire militaire. Antoine Cardi souligne l’absence de lieux mémoriels consacrés aux dizaines de milliers de victimes civiles dont le souvenir pourrait ternir les succès militaires. A travers l’exemple normand, l’auteur nous invite à réfléchir à la place des populations civiles dans les conflits.

Un anachronisme légendaire

Le livre est construit pour rendre tangible l’absence par effacement des victimes. La juxtaposition des légendes historiques et des photos actuelles implique le spectateur dans un processus d’éthérisation des corps des victimes civiles.

Le statut particulier de la légende mérite que l’on en analyse le fonctionnement. L’origine du mot, emprunté au latin médiéval legenda signifie « ce qui doit être lu ». Ici, dans le fonctionnement du livre, les légendes tressent avec les images un témoignage de l’absence dans ces lieux hantés par les disparus. Hommes, femmes, enfants mais aussi habitations, bétails et biens divers essentiels à la vie quotidienne, à l’intimité, à l’histoire de chacun.

S’il existe nombre d’ouvrages sur le sujet, notons pour mémoire les Archives photographiques du MRU à Normandie (éditions Les Falaises-2014) et Normandie, paysages de la reconstruction, photos de Benoit Grimbert (éditions Le Point du Jour-2006), deux ouvrages permettant pour le premier de constater les dégâts et de comprendre les chantiers de reconstruction, alors que le second nous montre une série de photos des bâtiments ordinaires dans leur état actuel, après la reconstruction. Une documentation historique pour l’un, un regard photographique à hauteur d’homme pour l’autre. Ces deux ouvrages pourront compléter utilement Paysages|Dommages, pour les lecteurs désirant approfondir la question de la photo historique et documentaire du paysage urbain.

La présentation de 1944 Paysages|Dommages, aux éditions Trans Photograpic Press fonctionne sur la relation anachronique entre légendes et photographies. Ce que Didi-Huberman analyse ainsi dans La condition des images.

« …, chaque image est à penser comme un montage de lieux et de temps différents, voire contradictoires…/… Le montage intrinsèque à tout événement pourrait être, du point de vue historique, nommé une anachronie ou une hétérochronie. L’anachronisme serait alors la connaissance nécessaire de ces complexités, de ces intrications temporelles. Devant une image, il ne faut pas seulement se demander quelle histoire elle documente et de quelle histoire elle est contemporaine, mais aussi : quelle mémoire elle sédimente, de quel refoulé elle est le retour. À ce moment, l’anachronisme n’est plus une solution de facilité visant à interpréter le passé à l’aide de nos seules catégories présentes, mais une solution de complexité visant à comprendre chaque présent historique comme constitué de nœuds temporels très hétéroclites.»

Antoine Cardi s’en explique dans un texte de réflexion épistémologique en fin de volume, dans lequel on retiendra que « Ce qui permet le rapprochement entre histoire et photographie documentaire esquissé ici, ce sont donc les rapports complexes qu’elles entretiennent toutes deux avec les notions de réel, de vérité et de fiction, partageant une épistémologie mixte construite sur un entrelacement d’objectivité et de subjectivité. »

Des historiens, Annette Becker (historienne, professeure d’université) et
Patrick Boucheron (historien, professeur au Collège de France) complètent le texte de l’auteur-photographe d’informations contextualisant les faits. Les auteurs mènent une réflexion sur les modalités d’écriture de l’histoire ainsi que sur la capacité de la photographie documentaire à rendre compte de ce réel révolu.

1944 Paysages|Dommages
Livre relié demi toilé
éditions Trans Photographic Press
prix : 38€

Note
(1)

Chanson interprétée par les Charlots en 1973, à ne pas confondre avec l’original  de 1836, J’irai revoir ma Normandie,  paroles et musique : Frédéric Bérat, encore moins avec la chanson de Gérard Blanchard – Elle voulait revoir sa Normandie.

Quand revient le temps des vacances
Et qu’on peut sortir de chez nous
C’est sous le beau ciel de la France
Que j’aime passer le mois d’août.
Je prends la Marne et puis Paris
Je fais la route sans détour.
J’aime revoir la Normandie
C’est un pays où je reviens toujours
A la Normandie, ie, ie, ie
A la Normandie, ie, ie, ie
A la Normandie-Niemen

J’ai fait le désert de Libye
Dans une jolie voiture blindée
Et sous le ciel de l’Italie
J’ai visité tous les musées
Mais en traversant ces patries
Je me disais : Aucun séjour
N’est plus beau que la Normandie,
C’est un pays où je reviens toujours.
A la Normandie, ie, ie, ie
A la Normandie, ie, ie, ie
A la Normandie-Niemen

C’est un beau rêve qui me hante
Et qui hantait mon père aussi.
Dans cette campagne charmante
Je voudrais avoir un logis
Un vieux blockhaus pour la famille
Et je pourrais quitter Hambourg.
Car j’aime tant la Normandie
C’est un pays où je reviens toujours.
A la Normandie, ie, ie, ie
A la Normandie, ie, ie, ie
A la Normandie-Niemen

Un jour peut-être je l’espère
L’Europe ne fera qu’un pays.
Il n’y aura plus de frontière
De la Bretagne à la Russie.
Avec ma femme et mes deux filles
J’irai m’installer à Cabourg
Car j’aime tant la Normandie
C’est un pays où je reviens toujours.
A la Normandie, ie, ie, ie
A la Normandie, ie, ie, ie
A la Normandie-Niemen