Dans ce livre réalisé grâce au colloque international  » L’art collaboratif et le territoire  » accueilli par la Sorbonne, la question de l’interaction entre l’art et le territoire est examinée sous l’angle de la diversité des positions des acteurs de la scène actuelle de l’art contemporain.

Avec la précision de la fonction de l’art contemporain en tant qu’outil de recherche et d’amélioration de la société, la question du territoire et de son appropriation par les artistes prend de plus en plus d’ampleur. Alors que dans La Carte et le Territoire, Michel Houellebecq décrit la tentative de son héros dépressif de peindre sur une immense toile « Damien Hirst et Jeff Koons se partageant le marché de l’art ». L’auteur y raconte un milieu arty, se déplaçant de spots internationaux qui de New York à Paris, en passant par Miami et Hong-Kong accueillent les enchères les plus folles, les vernissages pour happy-few réunissant les éphémères stars du financial-art.

Face à ces réseaux internationaux de l’art contemporain global, les réseaux locaux se densifient et se spécialisent afin de créer une identité forte de leurs territoires, et d’offrir un tremplin à leurs artistes pour en partager la notoriété.

A l’échelon local de nouveaux procédés sont mis en place par les artistes, comme par les curateurs initiant des interactions entre les créateurs et le territoire sur lequel ils travaillent. Le lieu, la ville, le paysage, l’urbanisme et l’écologie locale restent bien entendu des thématiques récurrentes. Cependant, les nouveaux modes d’interaction avec les acteurs politiques et économiques, la coopération avec les habitants et la mise en place de réseaux locaux de créateurs, permettent aujourd’hui d’aller au-delà de la simple illustration.

Mais comme le souligne Hubert Besacier, enseignant, critique et organisateur d’expositions dans un texte argumenté une question cruciale se pose: « dans le trio commanditaire-curateur-artiste, qui instrumentalise qui ?  Sous le prétexte fallacieux de travailler au consensus, de contribuer à réduire le fossé entre la spéculation artistique et sa réception dans le champ social, on assiste alors au détournement de l’expérience esthétique au profit d’une doxa nécessaire au pouvoir. C’est là ce que l’on appelle l’ »action culturelle », qui entre en contradiction avec ce qu’est la création.» Fermez le ban.

A noter dans le texte de Jean-Christophe Arcos : Territoire, lieu et soutien une référence au walkscape Hors-circuits : Pantin-Le Bourget proposé par Démarches lors de la Biennale de Belleville en 2014

 

SOMMAIRE

Remerciements

Introduction
Olga Kisseleva

L’image des artistes et des acteurs de l’art contemporain à travers leurs quartiers. Identité d’un groupe
Julio Velasco

Les laboratoires d’Aubervilliers. Le savoir indigène
Alexandra Beaudelot

Exemples d’interventions artistiques à Paris : comment l’artiste contribue à changer la ville et le regard sur la ville
Barbara Wolffer

Territoire, lieu et soutien
Jean-christophe Arcos

Le MOCAK, musée d’Art contemporain de Cracovie
Maria-Anna Potocka

la Biennale industrielle d’art contemporain de l’Oural (2010‑2012), un outil de transformation de la « ville‑usine »
Aleksandre Kiryutine, tamara Galeeva

Invisibles territorialisations
Frédéric Vincent

La résidence comme moment suspendu
Ann Stouvenel

Les résidences d’artistes : des incubateurs ?
Marlène Perronet

Le territoire du m2 artistique : une œuvre collaborative
Fred Forest

Mon caillou appropriationniste sur la scène politique française et le Texte d’intention du pffft
Gaspard delanoë

D’une « esthétique de la réception » à un art « collaboratif »
Hubert Besacier

Notices bibliographiques

———————————————————————————————-

Editions de la Sorbonne
Prix : 29,00 €

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s